Souvenir d’enfance
"Plus lointain souvenir d’enfance… Mon Dieu C’est de jouer des jeux. Quand on a commencé, on avait le droit de jouer en dehors de la cour parce qu’on était quand même confiné à jouer dans la cour. J’ai perdu ma mère alors que j’étais très jeune. Je m’en allais sur cinq ans, j’avais quatre ans et demi. Mon père s’est remarié un an après. Mais on était confiné à jouer dans la rue parce qu’il n’y avait pratiquement pas d’autos. Je jouais avec des voisins.
Mon arrivée dans Rosemont
Je suis venue au monde sur la 9ème Avenue entre Holt et Dandurand. Je ne me rappelle pas de l’adresse, mais mon père a acheté en 1929. Ma sœur dit 1929, moi, j’ai toujours entendu dire en 1930, mais ce n’est pas grave. Ça a toujours été notre demeure. C’est là que je demeure encore.
Mes parents
Mon père et ma mère, c’était un amour complet. Ma mère est décédée quand j’étais endant. Papa a marié sa cousine à son deuxième mariage, une cousine proche. Sa mère, qui se trouvait être ma grande tante, quand elle est décédée 25 ans après la mort de ma mère, mon père parlait de ma mère et il pleurait encore. Je pense qu’il ne l’avait jamais oubliée. Cela a été réellement une preuve d’amour. Elle est morte à 38 ans après avoir eu 12 enfants. Il y en avait déjà six de morts. Elle avait perdu des enfants entre 18 mois et deux ans.
C’est là que le médecin qui demeurait sur la rue Dufresne a dit : « Changez de quartier. Allez vous en dans une place plus aérée. C’est trop humide où vous demeurez, c’est pour ça que les enfants tombent malades». Alors, elle a monté à Rosemont, sur la 9ème Avenue. C’est là que je suis venue au monde. J’avais un frère et une sœur des six premiers qui eux vivaient encore, elle a eu les autres enfants à Rosemont. Les quatre derniers ont survécu, quatre filles. Mon père était facteur pendant 46 ans.
Mon éducation
J’ai...
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Souvenir d’enfance
"Plus lointain souvenir d’enfance… Mon Dieu C’est de jouer des jeux. Quand on a commencé, on avait le droit de jouer en dehors de la cour parce qu’on était quand même confiné à jouer dans la cour. J’ai perdu ma mère alors que j’étais très jeune. Je m’en allais sur cinq ans, j’avais quatre ans et demi. Mon père s’est remarié un an après. Mais on était confiné à jouer dans la rue parce qu’il n’y avait pratiquement pas d’autos. Je jouais avec des voisins.
Mon arrivée dans Rosemont
Je suis venue au monde sur la 9ème Avenue entre Holt et Dandurand. Je ne me rappelle pas de l’adresse, mais mon père a acheté en 1929. Ma sœur dit 1929, moi, j’ai toujours entendu dire en 1930, mais ce n’est pas grave. Ça a toujours été notre demeure. C’est là que je demeure encore.
Mes parents
Mon père et ma mère, c’était un amour complet. Ma mère est décédée quand j’étais endant. Papa a marié sa cousine à son deuxième mariage, une cousine proche. Sa mère, qui se trouvait être ma grande tante, quand elle est décédée 25 ans après la mort de ma mère, mon père parlait de ma mère et il pleurait encore. Je pense qu’il ne l’avait jamais oubliée. Cela a été réellement une preuve d’amour. Elle est morte à 38 ans après avoir eu 12 enfants. Il y en avait déjà six de morts. Elle avait perdu des enfants entre 18 mois et deux ans.
C’est là que le médecin qui demeurait sur la rue Dufresne a dit : « Changez de quartier. Allez vous en dans une place plus aérée. C’est trop humide où vous demeurez, c’est pour ça que les enfants tombent malades». Alors, elle a monté à Rosemont, sur la 9ème Avenue. C’est là que je suis venue au monde. J’avais un frère et une sœur des six premiers qui eux vivaient encore, elle a eu les autres enfants à Rosemont. Les quatre derniers ont survécu, quatre filles. Mon père était facteur pendant 46 ans.
Mon éducation
J’ai fréquenté l’école Sainte Philomène. Dans le temps, je suis allée à l’école Charles Édouard Fabre sur Dandurand puis Sainte-Philomène jusqu’en neuvième. Après ça, j’ai pris deux ans de cours commercial au collège Cordeau.
Je me rappelle que jeune, j’avais à peu près 13-14 ans, on passait pour ramasser 10 sous pour la messe du Sacré-Cœur. C’était pour la paroisse Saint François Solano parce qu’on appartenait à Saint François Solano car nous étions du côté est de la 12ème Avenue. C’est une permission spéciale qu’on avait eue pour aller à l’école Charles Édouard Fabre et Sainte Philomène. Je me souviens aussi, j’étais avec une amie que j’ai encore d’ailleurs. On a commencé l’école ensemble. On a toutes les deux le même âge. Cela veut dire on avait 6 ans quand on a commencé l’école, on a toutes les deux 79 ans… ça fait 73 ans qu’on est amies.
Le travail
J’ai été sur le marché du travail. J’aurais pu travailler dans le secrétariat mais je n’aimais pas ça, j’aimais le public. J’ai changé souvent de positions. J’ai fait de la comptabilité de tenu de livres. Je n’étais pas comptable quand même, je faisais des tenus de livres et puis la caisse. C’est comme ça que j’ai rencontré mon mari. J’avais laissé la position au magasin Cartier sur la rue Masson et puis avec une amie j’ai été au Woolworth. Il y avait monsieur Soucis, le frère de mon mari, qui était là et j’ai demandé s’il avait besoin de caissières. Il me semble que ça me tentait. Il m’a dit : « Oui, justement j’ai besoin ». J’ai donné mon nom et j’ai commencé à travailler là.
Mon Dieu Je me suis mariée et j’ai continué à travailler. Et puis on a passé au feu. Dans ce temps-là, le magasin était sur Hochelaga. Le magasin a passé au feu en 1973. C’est là que j’ai commencé à travailler dans un autre domaine. J’ai travaillé à l’Université de Montréal, je faisais de la recherche en sondage. Ensuite, j’ai été directrice de terrain chez Lavalin, une maison de sondage. Les dix dernières années, de 60 à 70 ans, j’étais secrétaire pour Canada Maritime. On n’était pas obligé de dire notre âge dans ce temps-là. J’ai une tante qui a travaillé jusqu’à 73 ans. Elle a tenu un collège. Et puis mon autre tante, celle qui a 101 ans, elle a travailler jusqu’à 69 ans. Dans ce temps-là, je disais toujours : « Je vous ai battue. Je vous ai battue d’un an».
Les commerces dans Rosemont
Pour nous autres, la rue Masson c’était certainement la rue principale. On allait beaucoup au petit restaurant Chez mon oncle. C’était entre la 10ème Avenue et la 9ème du côté sud. En arrière, il y avait un barbier qui faisait les cheveux au fond du restaurant. C’était un petit restaurant où on se rencontrait souvent. C’était un vieux couple qui tenait ça, monsieur Favreau avec madame Favreau. Ils avaient une fille. D’ailleurs, un des garçons qui se tenait dans le groupe a marié la fille. Il était plus jeune qu’elle un peu, mais il a marié la fille. Et puis nous autres on se rencontrait là souvent.
Le dimanche après la messe, notre lieu de rencontre était le restaurant en bas de la 9ème. Il y avait un restaurant au bout de la 9ème et il y en avait un au coin de la 8ème, il y avait le restaurant Habib. On faisait les deux, mais on se tenait surtout au coin de la 9ème. Je me demande pourquoi on allait là aussi souvent, je ne me souviens pas. La proximité peut-être. C’est peut-être l’ambiance aussi.
Il y avait les vendeurs de crème glacée. Le laitier et les boulangers étaient tous à cheval. Je me rappelle de la manière qu’ils nettoyaient les trottoirs avec les charrues. C’était un cheval pis il ne ramassait pas la neige. On avait la job de pelleter parce que mon frère était parti pour la guerre dans l’aviation. J’avais juste un frère. On avait neuf ans de différence, j’avais à peu près 11-12 ans. Qui faisait le gars dans la maison? C’était moi. Je pelletais le charbon et je pelletais la neige. Je me suis fais des bras.
Les transport dans Rosemont
Les tramways. Le tramway 7 tournait au coin de la 13ème Avenue. Il y avait le 52 qui se rendait à Pie IX. Mais ce n’était pas en même temps, c’était plus tard le 52 jusqu’à Pie IX. Il tournait de bord et puis il s’en retournait. Je ne me souviens pas tellement, mais je sais qu’il y en avait un qui allait jusqu’à l’avenue du Parc. Je pense que c’est le 7 qui allait jusqu’à l’avenue du Parc à ce moment-là. Il me semble que le 52 descendait jusqu’au centre-ville. Mais je n’ai pas tellement travaillé au centre-ville. On avait les autobus sur Sherbrooke. À ce moment là, il commençait à avoir des autobus comme sur Beaubien.
Événement marquant dans Rosemont
Je sais qu’il y avait la Garde d’honneur de Sainte Philomène. Mon père était là-dedans parce qu’il était musicien, mon frère aussi. Il y avait aussi la fanfare, on appelait ça une fanfare dans ce temps. On a toujours aimé la musique chez nous. On a toujours eu plein de personnes qui étaient dans la musique. Je me rappelle qu’on allait voir ça, c’était bien important. La procession, la fête, le Père Noël quand il vient, on marchait jusqu’au tunnel du boulevard Saint-Joseph, ça commençait là. C’est des choses marquantes pour les jeunes. Mais plus vieux là, vers 16-17 ans c’était plutôt d’aller danser que de se tenir à Rosemont.
Les fêtes religieuses dans Rosemont
Quand j’étais jeune ce qui était important c’était la procession de la Fête-Dieu avec les reposoirs. Je me rappelle d’avoir fait un ange. Le reposoir sur la 5ème Avenue où je faisais un ange.
Les activités dans Rosemont
Entre adultes, c’était surtout la danse. Dans Rosemont on allait pas tellement danser, on allait je pense au Lion d’or. Il y avait une mezzanine tout le tour. Il y avait le Dance Land. Il y avait trois places. On allait, parce que c’était dans le temps de la guerre, on allait au club des officiers. À Montréal Est, Pointe-aux-Trembles, Longue Pointe, dans ce coin-là. On allait là en famille.
On avait les amis de la rue Dufresne, parce que mes parents sont restés là assez longtemps, on avait tous les samedis soir une danse chez chacun de nous autres. On faisait notre petit party. Les parents étaient là, on avait à peu près 16-17 ans. Entre enfants, on jouait beaucoup au baseball mais ce n’était pas des équipes organisées. On jouait au baseball dans les champs ici au coin de la 12ème. On jouait aux drapeaux. Mon doux seigneur Aux couleurs, puis toutes ces affaires-là. On avait 13-14 ans et on jouait encore à ça. On jouait aux poupées de carton qu’on découpait.
La chose qu’on aimait beaucoup l’été c’était d’aller au parc La Fontaine. Je me rappelle des fois on rencontrait des garçons, même quand on allait danser. Des fois ils voulaient venir nous reconduire, ils nous demandaient : « Où tu demeures ? À Rosemont Ah non À la campagne on n’y va pas ». On s’en revenait toujours toutes seules, ils ne voulaient pas nous ramener à campagne.
Le voisinage dans Rosemont
On a encore des voisins de ce temps-là. En face de chez nous, de biais, il y a Louis et puis en arrière les filles qui sont venues à l’école avec nous. On est à peu près les seuls dans le coin qui ont grandi ensemble et qui sont encore là. La maison des parents aussi.
On a toujours eu de bons voisins. On en a qui sont arrivé, ça doit faire une trentaine d’années qu’ils sont autour de nous. Et puis encore aujourd’hui on a une bonne relation. Là maintenant, je fais déneiger la ruelle, c’est moi qui m’occupe de ça. Mon Dieu On est 13. J’ai fait venir une compagnie, après ça j’ai fait le tour pour voir si ça les intéressait. J’ai construit ça. Et puis c’est une bonne chose, c’est pour ça qu’avec les voisins j’ai eu un contact plus loin.
Parce que je ne suis pas une voisineuse, je suis bien chez moi. J’ai ma sœur qui habite en haut. On est beaucoup famille. Ses enfants à elle, pas tellement les miens, mais ses enfants à elle, sont tous comme ça. Et puis je me tiens beaucoup avec eux autres.
Un individu marquant
Monsieur Trottier Ça, je me souviens. Je ne l’ai pas connu tellement mais j’ai souvent parlé à monsieur Trottier. Il a fait beaucoup dans Rosemont pour les jeunes à ma connaissance.
Qu’est-ce qui distingue Rosemont ?
Je trouve que c’est un des quartiers des moins dangereux. C’est rare qu’on va entendre quelque chose. On est resté quand même avec une peur parce qu’avec tout ce qui se passe on ose plus sortir le soir. Mais on ne peut pas dire que c’est un quartier comme d’autres quartiers de Montréal où il y a tellement de choses qui se passent. Je trouve que c’est un beau quartier. D’abord, il est beau, très beau. Il y a de beaux arbres. J’ai le frère de mon mari qui reste en Floride et quand il vient à Montréal, il n’en revient pas de voir comment ils sont beaux les arbres sur les avenues.
Il y a quelques rues des fois qui sont un peu plus sale, mais dans l’ensemble je trouve que c’est un quartier propre. Je pense que si on va un peu plus sur la rue Iberville, il y a moins de propriétaires, de résidents, ça fait que le quartier est un petit peu plus défait. Mais plus on s’en vient vers l’est, la plupart étant propriétaires, on a plus à cœur de garder nos maisons à l’ordre et entretenues. C’est plus agréable quand tu regardes autour de toi."
- Pauline Pépin Soucis
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